Alors que la pression réglementaire s’accentue et que les coûts liés aux véhicules thermiques explosent, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à envisager l’électrification de leur flotte. Mais cette transformation ne se limite pas à l’achat de nouveaux véhicules. Elle implique de maîtriser un écosystème fiscal et social en constante évolution.
Voici un tour d’horizon des bonnes pratiques fiscales, des pièges à éviter, et des leviers d’optimisation pour réussir votre transition vers une flotte électrique.
Pourquoi passer à l’électrique ? Une évidence économique
Au-delà des considérations écologiques, la voiture électrique s’impose aujourd’hui comme un véritable levier d’économies pour les entreprises.
Prenons un exemple concret : sur une période de 6 ans, un véhicule électrique similaire à son équivalent thermique peut représenter jusqu’à 7 000 € d’économies par an pour l’entreprise. Cela s’explique notamment par :
- Une exonération totale de certaines taxes
- Un avantage en nature réduit pour les salariés
- Une récupération de TVA plus favorable
- Des coûts d’entretien plus faibles
- Et bien sûr, un coût d’énergie bien inférieur à l’essence ou au diesel
Ce que dit la fiscalité : les règles à connaître
À l’acquisition
Les véhicules thermiques sont pénalisés par :
- Le malus écologique, pouvant aller jusqu’à 70 000 € pour les modèles les plus polluants
- Le malus au poids, qui s’appliquera dès 2026 à tous les véhicules dépassant 1,5 tonne
En revanche, les véhicules 100 % électriques sont exonérés de ces deux malus.
Autre avantage : la batterie et le châssis sont fiscalement séparés. Seul le châssis est soumis à un plafond d’amortissement (30 000 €), tandis que la batterie est totalement amortissable, sans plafond.
Pendant l’exploitation
L’usage quotidien du véhicule entraîne aussi des avantages significatifs :
- TVA sur l’énergie : récupérable à 100 % pour les véhicules électriques (contre 80 % sur l’essence/diesel)
- Avantage en nature réduit :
- Évaluation forfaitaire : abattement de 70 % (plafonné à 4 582 €/an)
- Évaluation aux frais réels : abattement de 50 % (plafonné à 2 000 €/an)
- Pas d’avantage en nature sur les frais de recharge, lorsque ceux-ci sont pris en charge par l’entreprise (jusqu’au 31 décembre 2027)
À la cession : attention au piège fiscal
À la revente, les véhicules thermiques sont défavorisés : bien que leur amortissement fiscal soit plafonné (souvent à 9 900 € ou 20 300 €), la plus-value imposable est calculée sans tenir compte de ce plafond. Résultat : on déduit peu à l’entrée, mais on est quand même imposé normalement à la sortie. Les véhicules électriques, eux, bénéficient d’un traitement plus avantageux : leur plafond d’amortissement est plus élevé (30 000 € pour le châssis), et la batterie est amortissable en totalité. Cela permet de mieux lisser le coût sur la durée de vie du véhicule et de limiter, voire d’éviter, la taxation lors de la cession.
Et les bornes de recharge ?
De nombreuses entreprises investissent dans des bornes sur site ou au domicile des salariés. Voici les règles fiscales à connaître :
- Sur site : aucun avantage en nature à déclarer si les bornes sont mises à disposition (pro et perso) avant fin 2027.
- Au domicile :
- Si la borne est retirée à la fin du contrat → pas d’AEN
- Si la borne est laissée → AEN à calculer, selon l’âge de la borne
- Les frais annexes (entretien, abonnement…) sont exonérés dans la limite de 50 % de prise en charge
Bon à savoir : l’outil de supervision Chargemap Business permet de rembourser au forfait ou au réel les frais d’électricité liés à la recharge à domicile, tout en garantissant une traçabilité fiable.
Comparer pour mieux décider : un réflexe stratégique
L’une des clés du succès repose sur la capacité à comparer les scénarios : thermique, hybride, électrique. Il est fortement recommandé d’effectuer :
- Des simulations budgétaires à 5 ou 6 ans
- Une analyse fine des charges sociales liées à l’avantage en nature
- Une projection fiscale complète (amortissement, TVA, TVS, cession…)
Les différences sont parfois spectaculaires. Dans certains cas, le coût global d’un véhicule électrique est inférieur de moitié à celui de son équivalent diesel.
En résumé : les réflexes à adopter
Voici les points clés à garder en tête pour réussir la transition électrique de votre flotte :
- Identifier les véhicules les plus avantageux fiscalement
- Tirer parti des exonérations et plafonds spécifiques
- Optimiser les avantages en nature et la récupération de TVA
- Penser au cycle de vie complet : acquisition, usage, revente
- S’équiper d’un système de recharge efficace et traçable
- Se faire accompagner pour effectuer des comparatifs chiffrés
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